Du pétrole sur les lèvres,

Image expressive. Les résidus sur les lèvres sont les traces du péché (nourriture = gourmandise, rouge à lèvres = luxure, salive = envie, écume = colère..Etc), Ici c’est par ce qui a jadis asservi son peuple (pétrole = moteur de la 3° Révolution Industrielle, esclavagisme = moteur de la 1ère), que Booba pèche. Et il y a péché car il n’a pas voulu changer les choses, il a préféré se battre pour se hisser au niveau de ceux qui profitent, qui se gavent du système. Mais il en a conscience, et sa joie, «sa belle vie», est attristée de ce qu’elle est le fruit d’un système qui continue d’exploiter et de discriminer (comme l'échange d'immigrés contre le pétrole dans certains pays).

Ma vie est tristement belle.

Locution antithétique, association d’un adverbe «tristement» et d’un adjectif «belle» ayant a priori des sens opposés. Le sens premier de cette association est donc de souligner l’amertume que lui laisse son succès. Mais d’aucuns portés sur la philo verront aussi dans cette qualification un symptôme de plus des penchants nietzschéens de Booba. Il est peu probable qu'il ait lu Nietzsche dans le texte, on sait le DUC de Boulogne « busy busy », néanmoins ce n’est pas rare que la philosophie boobaldienne se mêle aux théories du surhomme, et de l’éternel retour. Ici c’est la beauté triste, qui raisonne avec la gaité triste du philosophe allemand, et l’idée nihiliste que le monde est comme il est, ni bien ni mal, que la morale n’existe pas, et qu’il faut simplement passer à l’action et se surpasser.

Un dessin est peut être pertinent à ce niveau d’analyse, alors : Imaginez Booba à la place du gosse, Maurice dans le rôle de Maurice, et le plein de la Panamera dans le rôle des 3 chocosuiss :

http://www.youtube.com/watch?v=wXW0CjbLzmU