Comme annoncé, c'est ici que la dérive dérisoire du discours prend racine : le scribe-poète-rêveur-inventeur rentre dans un hors-sujet duquel il ne sortira pas jusqu'à la fin de son discours.

Et quoi de plus caricatural pour orienter un discours dans tous les sens que de – littéralement – raconter sa vie?

Notez bien que le sujet de la question de Panoramix porte uniquement sur la “situation de scribe”

Vous remarquerez ensuite que seule la première phrase de la longue réponse d'Otis répond vraiment – quoique de manière évasive – à cette question.

Et c'est bien là que réside tout le comique du monologue en question

Dans ce film, c'est Edouard Baer qui joue le personnage d'Otis, scribe de l'architecte Numérobis.

Dans ce film, c'est Claude Rich qui incarne le personnage de Panoramix

À ce jour, la meilleure performance sur cette phase ultra-technique reste celle de ce jeune talent qui nous livre ici sa reprise du présent morceau (à 0:50) :

http://www.youtube.com/watch?v=D0rJKVzbjJQ

Une réponse à la fameuse phrase de Booba :

On va t'péter le coccyx à 3 parce-que t'es trop balaise

Sacha, lui, a une pokéball dans le caleçon en guise de coquille de combat, alors Booba et ses potes peuvent toujours y aller, il s'en tape le cul par terre!

La compréhension de cette phase n'est qu'arithmétique : Oxmo Puccino enchaine 3 vérités et 2 contre-vérités, ce qui – en toute logique – aboutit à une vérité (+ X – X + X – X + = +) ; je m'explique!

• “Femme nue” : proposition (+). Remarquez, par ailleurs, l'anacoluthe qui tronque Une femme qui est nue en “Femme nue”, pour rendre le propos plus concis, donc plus clair.

• “n'épate plus” : négation (-) de de la proposition précédente (Femme nue)

• “Oui” : affirmation (+) de la proposition qui va suivre (je mens)

• “je mens” : négation (-) de toute la première ligne (Femme nue n’épate plus) ; en effet, si l'on s'arrête là, il faudrait comprendre qu'il ment sur la première ligne, et que donc Une femme qui est nue continue d'épater.

• “et la Terre est plate” : affirmation (+) qui infirme tout le début de la ligne (Oui, je mens), car on sait que la Terre n'est pas plate, donc mettre cette contre-vérité en parallèle à “Oui, je mens” revient à dire “Non, je ne mens pas”.

#AU FINAL, QUE VOULAIT-IL DIRE?

Femme nue n'épate vraiment plus!

-La deuxième ligne est en fait une façon de devancer ceux qui douteront de la première en leur montrant qu'il y a rigoureusement réfléchi.

Notez bien : “du soir au matin”, et non du matin au soir : on vit donc la nuit, en décalage de la société.

On renforce donc l'idée nocturne et sombre de “l'ombre du Malin”, pour mieux faire apparaître l'atmosphère fataliste.

• “Tiroir, on y passe notre vie” : On s'inscrit sans cesse dans des cases, dans une hiérarchie, dans des classes sociales et/ou communautaires, autant de facteurs qui peuvent créer des tensions entre individus.

• “Tiroir, on y finit” : L'image du cercueil, ou des tiroirs de la morgue est ici renvoyée. La prison également, peut être ce tiroir où l'on finit tragiquement.

• Enfin, “avoir un polichinelle dans le tiroir” est une expression qui veut dire attendre un bébé. On y passe donc vraiment toute notre vie.

Enfin, le tiroir ça peut aussi être une expression d'argot pour parler de la prison, ce qui renvoie toujours à l'idée des deux seules issues…