Leur humour était mordant !

Trois niveaux de lecture pour cette strophe dense et imagée :

• À l'échelle du divertissement : la ligne droite est un rail de coke, la flaque de l'alcool et la boîte une discothèque. Ces loisirs, classiquement présentés comme des moyens d'évasion, sont au contraire décrits ici comme aliénants : se courber, prière pour trouver les grands espaces, parois, flaque […] où on se noie. Il s'agit d'une critique de la fuite de la réalité, qui ne fait que rendre plus perceptibles encore les limites du carcan dans lequel nous évoluons. Pas de solution, il n'y ni estuaire ni bout du chemin dans cette voie-là, comme le montre l'emploi du conditionnel interrogatif (serait-ce) et du verbe entrevoir (voir imparfaitement, furtivement).

• À l'échelle plus globale de la société : la ligne droite et la boîte symbolisent alors les contraintes extérieures auxquelles nous sommes assujettis : on se courbe et on cherche les grands espaces, c'est-à-dire un espace de liberté, dans ce système oppressant. La flaque représente l'immobilisme, l'acceptation de cette condition, on s'y noie car en absence de changement, la direction que prend le monde finira par causer notre perte. Là aussi, c'est une voie sans issue.

• À l'échelle encore plus large de la vie et de la mort : face à la vie et son moule aliénant (la ligne droite), l'alternative est la mort. Les grands espaces symbolisent cette délivrance qui va de pair avec l'enfermement entre les quatre planches d'un cercueil (la boîte). L'estuaire ou le bout du chemin au loin serait alors l'au-delà, tandis que la flaque serait la vie : tout le monde s'y débat (nage) avant de la quitter (se noie).

Ces trois interprétations sont très liées puisque les thématiques qu'elles dégagent se recoupent : les notions d'aliénation et de quête de liberté qui ressortent de ce passage en sont d'autant plus amplifiées.

Allégorie au contraste saisissant : Cantat décrit une situation géopolitique qui tourne au conflit avec des protagonistes de conte.

Le texte étant très désillusionné, on peut interpréter cet entremêlement des registres enfantin et adulte comme une perte de l'innocence inhérente aux humains.

Il est quand même possible que le message en sous-texte soit que, à l'instar de la belle et du prince, les États sont amenés à s'unir. Cette interprétation, moins instinctive, porte bien plus d'espoir.

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L'image du postillon qui devient mollard renvoie à l'action cathartique de charger son rap de ses frustrations afin de s'en soulager, partager son fardeau pour l'alléger.

Mon fardeau, chaque mesure l'allège
L'indis – Mon Fardeau

Sa passion pour la musique, évoquée dans le premier couplet, ne l'a pas quitté.

Cette période de sa vie a beau être révolue, elle a été déterminante dans la construction de la personnalité d'Anton, ce château d'cartes.

Et même s'il peut être fragile et en proie à bien des ébranlements (sans remparts quand l'souffle du vent s'en empare), les fondations, ses rêves de gosse, sont solides et à l'épreuve du temps. Ses passions sont le fil rouge et le moteur de sa vie.

Malgré toutes ses tentatives pour la fuir, la réalité a fini par rattraper Anton.

Comme toute époque, l'adolescence a une fin ; les potes se séparent souvent, il devient nécessaire d'arrêter de se la couler douce pour remplir le réfrigérateur…

Ancrage dans le temps avec des termes du champ lexical : passe-temps, instant, maintenant.

La distance temporelle est comparée à une distance spatiale pour renforcer la notion d'éloignement : loin, terre d'enfance.

C'est ce passage du couplet qui fait charnière entre la réminiscence du passé, véritable plongée dans les souvenirs, et le retour au présent, où le recul se fait nettement plus sentir.

Le passage de l'enfance à l'âge adulte est marqué par un fort contraste : les défis et les transgressions de l'enfance (vas-y t'es pas cap') ont laissé place aux audiences en tribunal (de première instance) de l'âge adulte.

Malgré tout, l'utilisation de l'expression en avant les histoires (slogan de la marque Playmobil) pour désigner les propos tenus devant la cour laisse penser qu'Anton a toujours une part juvénile en lui.