Ici, par le biais d'une anaphore, Lefty veut exprimer qu'il ne regrette pas son choix d'être un artiste à part entière, mais veut aussi insister sur les conséquences de son choix : sa vie n'aurait sans doute pas été la même sans le rap si il avait renoncer à opérer les nombreux sacrifices dont il nous parle ici.

Mais en contrepartie, il ne pouvait pas non plus passer à côté de ces sacrifices pour pouvoir espérer à une vie d'artiste convenable.

Résumé du rap game :

Oui, le rap c’est du sport de contact, de combat. C’est comme la boxe. T’as envie d’éclater tout le monde. Il y a beaucoup de testostérone, de rivalité. Je suis un compétiteur. Tout le monde veut être le meilleur, c’est un peu la mentalité de la rue. Mais ça peut dégénérer à tout moment. Booba dans l'Interview dans le Parisien

Kery James est donc opposé à cette pensée que beaucoup de rappeurs ont.

Il sous-entend ici que dans le rap game, il n'y a pas d'enjeux, tu ne décide pas de l'avenir de certains jeunes ou de ta propre vie, mais tu t'amuse juste avec les mots et les autres rappeurs

Mais ce n'est en rien un clash, c'est juste un point de vue dont nous fait part Kery !
Chacun pratique le rap à sa manière

Reprise de la phrase issu du morceau A l'ombre du Show business avec Charles Aznavour éponyme de l'album qui précéde l'album Réel

J'pratique un art triste, tristement célèbre

Dans cette phrase, il voulait parler des clichés dont le rap est victime (wesh wesh nique ta mère) alors que Kery s'efforce de faire des sons engagés, conscients et remplis d'une certaine poésie.

Ici c'est une nouvelle formulation de cette phrase pour montrer que si le rap a des propos parfois choquants voir violents, c'est uniquement la représentation de la réalité. Le rap se veut réel, et les mots sont durs si la situation l'est.

On remarque toute la détresse de Kery avec l'utilisation du mot “tristement” qui montre qu'il regrette la situation

A l'ombre du Show business

Du rap qui sert : Le rap de Kery James sert : le morceau Banlieusards (entre autres) est voué à faire comprendre l'intérêt des études aux jeunes et à leur redonner confiance ; il passait un message très important :

Il ne suffit pas de chanter “regarde comme ils nous malmènent” !

Il ne suffit pas de se plaindre. Kery James, en plus d'être un acteur principal dans le monde de la musique, a souvent acté dans les écoles, il a fait des débats avec des écoliers pour leur faire comprendre, que chanter contre le système c'est bien, mais après ? Qu’est-ce qu'il se passe ?

Le fameux “représente”

Expression du morceau Je Représente, lui aussi issu de l'album Réel

Quand il utilise cette formule c'est soit pour dire :

• ce qu'il représente comme valeurs

• les gens dont il estime qui sont légitimes de par leurs combats et leurs principes.

Qui qu'tu sois si t'as du cœoeur et des principes, j'te représente !

Ici il représente donc ces gens qui n'ont plus d'espoir dans la vie, qui sont rongés par le désespoir.

Kery James a commencé le rap en 1991-1992, et il écrivait déjà des textes engagés et conscient !
https://www.youtube.com/watch?v=0TWBs2klPzI

Kery pense que ce don qu'il a de manier les mots à merveille, de pouvoir avoir une passion telle que le rap, vient de Dieu. Etant très croyant, Kery pense qu'il a une mission à accomplir, et que ce don qu'on lui a accordé à sa naissance n'est pas là par hasard :

C'est pour dire des vérités.
Il fait donc attention à ce qu'il écrit, car il sait qu'il a des auditeurs influençables, qui lui font confiance et qui croient en ses propos

Le couplet de Kery est présent sur l'album éponyme du titre :

Réel

C'est pas halal, tout ça ! C'est pas halal !
C'est parallèle tout ça ! C'est parallèle !

Plus de détails sur l'économie parallèle