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Veence Hanao 134

@veencehanao

About Veence Hanao

Le parking est désert. La lune, pleine. Sur une banquette arrière, la poésie galoche la parole fauve. Et dans la buée qu’elles font et défont sur les vitres, des traces de vieux dessins d’enfant resurgissent. Étrange poisson de nuit, Veence Hanao quitte le littoral de Saint-Idesbald pour loger sa musique à texte dans les zones abyssales. Le cri y est murmuré. Les mélodies, romantico-bruyantes. Ni slam, ni rap, ni chanson française, l’écriture de Veence Hanao est sur le fil et à l’hameçon, parlée puis vaguement chantée dans une langue qui va se faire foutre.

Quatre ans après Saint-Idesbald (Meilleur Album belge de l’Année aux Octaves de la Musique 2009 puis Découverte du Printemps de Bourges), Veence Hanao revient avec un nouveau disque intitulé Loweina Laurae. Sortie belge et sold out au Botanique le 21 février 2013.

Comment creuser son terrier avec des mots, aller au-dedans de sa tête dans un désordre calculé. En concevoir une immense fatigue heureuse. Le blues. Lʼabsinthe de Verlaine, de Van Gogh, on la retrouve distillée dans le verbe de Veence Hanao, en eau trouble, méconnaissable, à boire avec modération (vous savez bien) ou alors à grandes lampées, éperdument. Après Gainsbarre, après Bashung et ce vieux fou de Christophe, allez donc aujourd’hui écrire des sonnets autrement quʼen déflagrations. Et la toilette musicale, roulée comme un pétard, est dʼun romantisme électro proprement tsunamique, moins les dégâts bien sûr. Une énorme vague nous submerge puis nous laisse pantelant sur la berge, au soleil des mots. Comme Veence, je revendique mes excès de langage.
Jo Dekmine, novembre 2012