Myrtho
Myrtho Lyrics
Au Pausilippe altier, de mille feux brillant,
À ton front inondé des clartés de l'Orient,
Aux raisins noirs mêlés avec l'or de ta tresse.
C'est dans ta coupe aussi que j'avais bu l'ivresse,
Et dans l'éclair furtif de ton oeil souriant,
Quand aux pieds d'lacchus on me voyait priant,
Car la Muse m'a fait l'un des fils de la Grèce.
Je sais pourquoi là-bas le volcan s'est rouvert...
C'est qu'hier tu l'avais touché d'un pied agile,
Et de cendres soudain l'horizon s'est couvert.
Depuis qu'un duc normand brisa tes dieux d'argile,
Toujours, sous les rameaux du laurier de Virgile,
Le pâle hortensia s'unit au myrte vert !
About
C'est Jenny Colon, l'une des nombreuses femmes que Nerval a aimé, qui lui a inspiré ce poème. Elle incarne ici la figure de Myrtho, qui fut la messagère des Dieux au même titre que le dieu Hermès ; seulement, elle apportait les visions d'un monde parfois sombre, destinée au poète. La femme aimée apparaît sous la forme d'un idéal insaisissable, à la fois ambivalente et décevante.
On retrouve, dans la forme du sonnet, une caractéristique de l'écriture nervalienne qui est de concilier classicisme et modernisme : Dans les quatrains, les rimes sont embrassées (forme ABBA), ce qui correspond aux codes de l'esthétique antique, tandis que dans les tercets, il n'y a que 2 types de rimes, ce qui correspond à une prise de liberté qui va à l'encontre des règles poétiques.
Q&A
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